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10.03.12
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Simon en avant
Né avec moins de 10% d’acuité auditive normale, un pourcentage qui tombe à zéro lorsqu’il pédale face au vent – parvient à tenir tête aux meilleurs jeunes cyclistes du monde.
Simon en avant
Né avec moins de 10% d’acuité auditive normale, un pourcentage qui tombe à zéro lorsqu’il pédale face au vent – parvient à tenir tête aux meilleurs jeunes cyclistes du monde.
Le sixième sens
Simon Gagnon-Brassard, équipe Nativo Devinci | N’essayez pas de prendre par surprise le cycliste québécois Simon Gagnon-Brassard. Même si le sprinteur amateur ne pourra vous entendre venir, ses sens aiguisés à la Spiderman l’auront déjà averti. Ses ‘’super sens‘’ sont la raison pour laquelle ce jeune de vingt ans – né avec moins de 10% d’acuité auditive normale, un pourcentage qui tombe à zéro lorsqu’il pédale face au vent – parvient à tenir tête aux meilleurs jeunes cyclistes du monde.

«Mes coéquipiers sont d’une grande aide. Mais même si j’arrive à lire sur les lèvres et à déchiffrer des signes, j’utilise surtout mes yeux. Pour compenser ma perte d’audition, j’ai dû apprendre à mieux utiliser et développer mes autres sens » déclare Brassard.

Cette volonté de réussite suscite l’admiration de tous, y compris son entraîneur sur l’équipe Team Nativo PG- Concept Devinci, M. Luis Arévalo. Pour se mettre dans sa peau, un cycliste normal devrait pédaler en écoutant son iPod à plein volume. Mais Brassard est un athlète né et les obstacles qu’il a dû surmonter ont forgé sa détermination et lui ont donné la ténacité nécessaire.

Le champion élite Québec de 2008 le confirme : « Je suis aussi bon sinon meilleur que tous les autres cyclistes. Mon handicap n’est pas la raison de mes succès. Il m’a plutôt fallu trouver une meilleure stratégie ou m’entraîner encore plus fort ». Ce coureur francophone originaire du Saguenay, qui suit actuellement des cours d’anglais, met d’ailleurs ces deux principes en pratique : il s’entraîne chaque jour à vélo entre 2 et 6 heures, il nage à l’année longue et trouve toujours la motivation pour se frotter au peloton de tête. Jusqu’à maintenant ses résultats sont plus qu’honorables, comme en fait foi sa seconde position à la première étape du Tour de Québec en juillet 2010. Il espère également améliorer sa vitesse en prenant part au circuit international de l’équipe qui comprend cette année des courses à Taïwan, au Costa Rica, en République Dominicaine et au Maroc.

En plus de la souffrance physique que la compétition impose, Simon doit aussi composer avec le fait qu’il n’entend pas les autres compétiteurs, la circulation ou les instructions de son équipe. Une tâche quasi impossible pour la majorité des cyclistes. Il arrive souvent qu’il ne sache pas si un coureur est dans sa roue ou s’il est sur le point de se faire dépasser dans les derniers mètres d’un sprint. « Ce sont tous des facteurs qui modifient sa lecture de course », affirme M. Arévalo. C’est la raison pour laquelle Brassard se fie sur ses coéquipiers pour surveiller ses arrières. Jean-Michel Lachance, coureur de 23 ans natif de Québec, dit avoir mis au point un système efficace : « Je lui fais des signes de main si je veux qu’il soit devant ou derrière ».

C’est la première fois que M. Lachance court avec un cycliste malentendant et cela ne lui pose aucun problème. « Simon est toujours très concentré et lorsqu’il se fixe un objectif, il prend tous les moyens pour y arriver ».

Brassard a remporté une médaille d’argent aux Jeux olympiques des sourds. En fait, il préfère le mot ‘’malentendant’’ puisque cela sonne mieux et il ne se laisse pas déranger par ceux qui le pointent du doigt en raison de son handicap.

« Je dois constamment faire mes preuves. C’est un défi certes, mais je me fais un devoir de relever tous les défis possibles. Je veux être une source de motivation pour les autres personnes qui vivent avec un handicap ». Brassard est issu d’une famille de sportifs qui lui apporté le soutien nécessaire et qui encourageait les enfants à être actifs et à bien nager. D’ailleurs, Simon a fait de la compétition de natation pendant 12 ans. Adepte de triathlon, une blessure l’a contraint à arrêter la course. C’est à ce moment qu’il a décidé de se consacrer à temps plein au vélo.
Les attentes sont élevées envers Brassard. « Il est plus dans le moule d’un sprinteur, mais à son âge cela ne s’est pas encore clairement manifesté. Une chose est sûre, sa puissance est impressionnante » déclare son entraîneur.

Simon Gagnon-Brassard est un jeune homme qui voit grand, qui s’entraîne fort et qui carbure à la compétition. Il désire faire sa marque comme le petit gars malentendant du Saguenay capable de grandes performances sur un vélo.

Par Paula Todd
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